PÉKIN | Quelque 30 millions de Chinois confinés: confrontée à son pire regain épidémique depuis la première vague de 2020, la Chine multiplie les quarantaines sans parvenir à éradiquer la souche Omicron.
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La Chine a fait état mardi de 5280 cas de COVID-19 au cours des dernières 24 heures, soit plus du double de la veille. Il s’agit de l’un des bilans quotidiens les plus élevés depuis février 2020 et la mise sous quarantaine de Wuhan, la ville où le coronavirus a été dépisté pour la première fois.
À Pékin, relativement préservée avec seulement six cas annoncés mardi, les habitants constataient un renforcement des contrôles des passeports sanitaires.
«Les mesures de prévention fonctionnaient bien jusqu’à présent. Et voilà que tout recommence... ça ne finira donc jamais?» se désolait une Pékinoise du nom de Yan.
Depuis le printemps 2020, le géant asiatique était parvenu à très largement enrayer l’épidémie en recourant à de strictes mesures de confinement, mais la souche Omicron a donné lieu ces derniers mois à de nombreux foyers dans l’ensemble du pays.
Si les chiffres chinois restent modestes en comparaison des bilans enregistrés ailleurs dans le monde, ils sont élevés pour le pays.
La Chine n’a officiellement comptabilisé qu’environ 120 000 malades du COVID-19 (sans compter les personnes asymptomatiques) en tout et pour tout depuis le début de l’épidémie, ainsi que 4636 morts.
Le dernier décès dû au coronavirus remonte officiellement au début de 2021.
Vacciner les aînés
Lors d’une conférence de presse, des responsables sanitaires ont appelé les plus âgés à se faire vacciner, comme en écho à la situation à Hong Kong où de nombreuses personnes âgées, non vaccinées, ont succombé à l’épidémie ces dernières semaines.
En Chine continentale, seuls 80 % des plus de 60 ans ont reçu deux doses, selon ces responsables.
En l’espace de quelques jours, au moins 13 villes ont été placées en quarantaine. Selon un décompte de l’AFP, près de 30 millions d’habitants sont désormais confinés à domicile, notamment dans la métropole technologique de Shenzhen, aux portes de Hong Kong.
Ces mesures ont entraîné la fermeture de nombreuses usines, notamment celles du géant taïwanais Foxconn, le principal fournisseur d’Apple, dans la mégapole de 17 millions d’habitants.
Ces perturbations économiques, de nature à affecter encore les chaînes d’approvisionnement mondiales, ont fait chuter de près de 6 % la Bourse de Hong Kong. Les valeurs technologiques sont les plus pénalisées.
Bond du chômage
«Jusqu’à présent, les ports de Shenzhen et Shanghai continuent à fonctionner normalement. Mais une mise en quarantaine de ces ports exacerberait les problèmes d’approvisionnement mondiaux, en plus des perturbations déjà provoquées par la guerre Russie-Ukraine», observe l’économiste Tommy Wu, du cabinet Oxford Economics.
Signe de fragilité économique, le taux de chômage (calculé en Chine uniquement pour les zones urbaines) a bondi au cours des deux pr