La volonté de Donald Trump d'expulser de très nombreux immigrés entrés illégalement aux US a suscité une montée de tension spectaculaire entre deux pays habituellement très liés : la Colombie et les États-Unis. Tout commence par la décision de Bogota de refuser de rapatrier les colombiens renvoyés des États-Unis.
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Le président colombien a interdit l'atterrissage de deux avions militaires américains qui transportaient des colombiens arrêtés lors des raids contre les immigrés illégaux aux États-Unis qui ont eu lieu ces derniers jours. Gustavo Petro a estimé que ses concitoyens devaient être renvoyés dans « le respect des droits de l'homme ». Il s’agit d’une référence au sort réservé aux 88 Brésiliens expulsés par les États-Unis vers Manaus. À leur arrivée, ils avaient déclaré avoir eu les pieds et les mains liés pendant tout le trajet, ne pas avoir eu le droit d'aller aux toilettes, ni même de boire un verre d'eau.Le président colombien a donc fait savoir qu'avant de réceptionner ses ressortissants, il souhaitait préalablement négocier avec les États-Unis un protocole de renvoi pour garantir un rapatriement digne, ajoutant dans un tweet : « la Colombie est un état souverain, et non pas une colonie ». Donald Trump a alors immédiatement annoncé des mesures de rétorsion : des droits de douanes de 25% pour les produits colombiens, qu'il a menacé d'augmenter à 50% si la Colombie n'acceptait pas de reprendre ses ressortissants d'ici la semaine prochaine et des restrictions de visas.Le bras de fer a duré 8h : une crise diplomatique couplée d'échanges nourris sur les réseaux sociaux. Le président colombien s'est montré particulièrement direct en affirmant qu’il était quelqu’un « d’entêté », « J'ai résisté à la torture et je vous résiste », a affirmé le président Gustavo Pétro. Il a poursuivi en disant qu’il n’aimait pas le pétrole de Trump, « Vous allez anéantir l’espèce humaine à cause de la cupidité », a-t-il écrit « Peut-être qu’un jour, nous pourrons en parler franchement autour d’un verre de whisky, mais c’est difficile parce que vous me considérez comme une race inférieure et ce que je ne suis pas, ni aucun Colombien ».Au final, les deux pays ont déclaré l'incident clos : la Colombie a cédé, elle acceptera les migrants expulsés, et la Maison Blanche a salué l'accord comme une victoire pour la ligne dure de Donald Trump.À lire aussiColombie: Trump suspend les sanctions douanières contre Bogota après un accord sur les migrantsCrise Colombie-États-Unis : la presse colombienne diviséeCette crise entre la Colombie et les États-Unis, aussi intense qu'éphémère, fait la Une de toute la presse en Amérique latine.Dans El Espectador, l’éditorialiste raconte qu’en seulement 24h, « la relation binationale entre la Colombie et les États-Unis a été chamboulée », « et il n’a fallu qu’une semaine après l’investiture de Donald Trump pour en arriver là ». Le quotidi